les vals
La combe du Tacon ou " vallée du Tacon "
ACCES : suivre la route D 124 de St-Claude aux Bouchoux.
VOIR :
point de vue à la Croix des Couloirs au-dessus du village des Bouchoux
; accès par le GR de Pays (balisage jaune et rouge).
vue depuis " la Serra ", hameau situé le long de la D 124
(en direction de Bellegarde).
Le Tacon est la seule rivière importante de la région du parc
qui ait un tracé méridien sur la majeure partie de son cours.
La dépression qu'il emprunte jusqu'à sa confluence avec le Flumen
est une combe, la plus longue et la plus creusée de ce secteur de la
haute chaîne jurassienne.
Cette combe s'ouvre dans le flanc occidental d'un anticlinal coffré et
chevauchant vers l'Ouest. La disparition de la carapace protectrice de calcaires
a permis le dégagement des terrains marneux sous-jacents.
En raison de la disposition tectonique d'ensemble, le profil en travers de la
combe accuse une nette dissymétrie. Le crêt oriental a une grande
continuité topographique, il court, sans autre échancrure majeure
que celle de la Douveraine depuis les gorges du Flumen jusque dans le département
de l'Ain. Son dénivelé dépasse presque toujours 200 mètres
et les corniches calcaires qui ourlent le sommet alimentent en débris
de longs talus d'éboulis encore actifs.
Le versant occidental n'a ni la même vigueur ni la même continuité
l'érosion ayant travaillé dans des dispositions structurales complexes.
La topographie de la combe elle-même n'est pas identique d'amont en aval.
Au Sud, autour des Bouchoux, la dépression est peu marquée. L'enlèvement
de la totalité des marnes met à l'affleurement des bancs calcaires
plus résistants qui freinent le processus de creusement.
Empâté par de nombreux dépôts glaciaires, le fond
de la combe est modelé en une série de croupes par les petits
affluents du Tacon
Au Nord, la disposition structurale ne change pas, pourtant la combe est profondément
creusée : ses deux crêts bordiers (dont le Mont Chabot à
l'Ouest) la dominent de près de 500 mètres.
Le modelé, complexe dans le détail, est dû pour l'essentiel
au travail des glaciers et aux réaménagements postérieurs.
Lors de la dernière période froide (Würm), une langue glaciaire
venue de la région de St Claude et des gorges du Flumen a remonté
et creusé la vallée du Tacon jusqu'au niveau de Coiserette.
Lors du réchauffement, le glacier s'est retiré et le fond de la
combe a été en partie comblé par les alluvions transportés
par les eaux de fonte.
Depuis, le Tacon a profondément incisé son cours dans ce matériel
très fragile (sables, graviers). Cours d'eau torrentiel, son débit
se gonfle surtout au printemps, lors de la fonte des neiges : sa puissance érosive
est alors décuplée. Par creusement du lit et sapement des berges,
la rivière s'encaisse entre deux versants en pente forte. Taillés
dans des alluvions meubles, ceux-ci sont le siège de nombreux glissements
de terrain provoqués par l'appel au vide et le ruissellement.
Ici l'érosion n'est pas seulement un mot qui réfère à
une action se déroulant au rythme des temps géologiques, c'est
une réalité dont les habitants de la vallée voient et pour
certains ressentent durement les effets (à Villard-St-Sauveur par exemple).